Pendant des années, Wolfgang Beltracchi avait veilléà tout : dénicher la trace d'oeuvres de maîtres perdues (dans les archives du marchand Alfred Flechtheim), inventer une provenance (Wzerner Jägers, le grand-père de sa femme Hélène) et, évidemment, produire des tableaux en respectant l'esprit, les moyens techniques et le style des artistes qu'il pastichait.
(Hélène Beltracchi se fait passer pour sa grand-mère sur cette photo ancienne et pose devant de faux tableaux afin d'en avérer la provenance)
Des oeuvres dites de Max Ernst, Metzinger, Derain, Kandinsky et bien d'autres furent ainsi écoulées pour des sommes astronomiques pendant les decennies 1990 - 2000, avec la complicité de la famille du faussaire. Les spécialistes et les maisons de ventes acquiesçaient, béats.
Mais l'une des armes du crime fut un jour mal nettoyée...
Wolfgang Beltracchi contrefit un tableau de l'expressionniste allemand Heinrich Campendonk : Tableau rouge avec chevaux, daté de 1914.
Son pinceau recelait encore un peu de blanc de titane, lequel avait été appliqué malencontreusement sur la toile. Or ce pigment n'existe pas à cette époque. Lorsque, sur demande de l'acquéreur de l'oeuvre, des analyses en laboratoire furent faites, le "système Beltracchi"éclata au grand jour. Au terme du scandale, en octobre 2011, le faussaire écopa de six années de prison.
Source : Beaux-Arts Magazine